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Les mauvaises nouvelles sont nombreuses cet automne :
des inventions de l'homme sont retournées contre lui. Des
avions de ligne sont changés en bombes contre des milliers
d'innocents. La biologie (plus précisément la bactériologie)
est utilisée non pour guérir, mais pour tuer. Mauvaise
nouvelle aussi que ce tapis de bombes sur un petit pays de montagnes
(qui rappelle un tapis de bombes sur un petit pays de forêts).
Mais il me semble qu'il y a aussi une bonne nouvelle
: peut-être allons-nous vers un monde plus humain. Je pense
aux réactions des New-yorkais devant l'attentat qui les
a frappés : pas seulement le courage des pompiers qui se
sont sacrifiés pour tenter de sauveur des vies, mais toute
la population qui, oubliant ses petits attachements, a réagi
de façon solidaire et généreuse. On dit aussi
que, depuis ces événements, les affrontements entre
blancs et noirs dans certains quartiers d'Harlem ont très
fortement diminué, comme si les uns et les autres réalisaient
la vacuité de leurs hostilités, et prenaient conscience
de leur destin commun. Et même, pour rire un peu, il paraît
qu'Amélie Poulain serait sur le point de supplanter Rambo
sur les écrans des cinémas new-yorkais.
Il semble ainsi y avoir dans notre société
une sorte de tension entre le pire et le meilleur, un équilibre
des contraires : quand le pire se renforce, le meilleur se lève
lui aussi. Bonne nouvelle, qui fait penser que la prière
de Saint François (" Là où se trouve
la haine, que je mette l'amour… ") est peut-être en
train de se réaliser.
Patrick Sandrin
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