Pour les paroissiens de Saint Germain,
André Blanc-Lapierre avait une face cachée. Il fallait
le connaître de près pour déceler en le voyant
à Châtenay, l'éminent représentant du monde
scientifique, qu'il était depuis de nombreuses années.
Il n'était pas vraiment homme à arborer bicorne et habit
vert sur la place publique. On ne pouvait voir ici que l'homme simple,
discret et courtois, toujours aimable et prêt à l'humour.
Sa modestie n'avait visiblement d'égale que son prestige en
d'autres lieux.
C'est à ce frère en
Christ que j'ai voulu rendre hommage, le mardi 18 décembre,
en me joignant à sa nombreuse famille et à ses amis
encore plus nombreux, pour une dernière messe dans cette église
qui était la sienne ; et qui naturellement se révélait
trop petite en cette occasion. Une messe d'adieu, pleine de ferveur,
où l'espérance était manifeste. Une messe empreinte
d'une grande émotion, où le souvenir de son épouse
Jacqueline était toujours aussi présent. Une tristesse
mêlée de fierté, celle d'appartenir à une
communauté qui a compté ces deux grands témoins
de l'Amour dans ses rangs.
Que le Seigneur les bénisse
et les réunisse à jamais dans son Royaume !
Daniel Désormière
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