Par suite d'une initiative récente
du Ministre de la Culture, chaque école en France va recevoir
une cassette pour permettre aux enfants de découvrir les différentes
versions de la Marseillaise. Et faire ainsi mieux connaissance avec
l'hymne qui est censé nous unir.
Mais qui peut encore chanter la Marseillaise
de tout son cœur ? Est-ce vraiment une bonne leçon de civisme
pour nos enfants ? Qui peut souhaiter encore voir nos sillons abreuvés
d'un sang impur ? Peut-être aujourd'hui les victimes du GIA
en Algérie. Les terroristes islamistes se comportent effectivement
comme des " féroces soldats ", qui viennent jusque
dans les bras de leurs victimes, " égorger leurs fils
et leurs compagnes ". Mais nous n'en sommes plus là heureusement
sur notre continent, car le " sang impur " que nos pères
appelaient de leurs voix, était précisément celui
de nos partenaires actuels dans l'Union Européenne. Un français,
a fortiori un chrétien, ne peut plus décemment proférer
de tels paroles aujourd'hui ; il est urgent de toiletter notre hymne
national pour exalter plus pacifiquement les vertus qui assurent aujourd'hui
la cohésion de notre République.
L'hymne national est un élément
de la " liturgie civile " qu'on célèbre, chaque
fois qu'on se rassemble pour marquer solennellement un moment important
dans la vie de la nation : anniversaire d'une victoire, rassemblement
politique, compétition internationale, etc. C'est à
dessein que les médias utilisent souvent le terme imagé
de " grand-messe " pour souligner la solennité de
tels rassemblements. Si l'on reprend cette image, on peut dire aussi
que dans un chant de messe, on ne doit pas appeler à la curée,
mais plutôt faire mémoire de ce qui nous unit, exalter
les vertus fédératrices et créer une dynamique
pour l'avenir. C'est tout cela qu'on devrait trouver, à mon
avis, dans notre Marseillaise, au 21è siècle.
Sur ces principes, et sans vouloir vraiment
faire d'ombrage à Rouget de Lisle, je propose ma version du
jour :
" Enfants d'une même patrie
Unis dans la solennité
Chantons notre amour de la vie
et célébrons la liberté
que nos pères ont chèrement gagnée.
Soyons fidèles à leur mémoire
Restons soucieux d'égalité
Serrons les rangs dans l'unité
Nous savons qu'elle mène à la victoire.
Levons-nous citoyens
Face à l'adversité
Marchons, marchons,
Nous gagnerons
Dans la fraternité ".
Qui dit mieux ?
E.D.L.
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