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   Prière de Celui ou de Celle qui est encore sur le Chemin
 
     
   Germinal n° 126  
   

     Maman est morte, il y a un an le 18 avril 2001. Le Vendredi Saint, au petit matin, une hémorragie cérébrale la plongeait dans le coma, alors qu'Yves et moi devions la rejoindre, en Auvergne, ce jour là, pour être auprès d'elle durant le week-end Pascal et assister ensemble à la vigile de Pâques. Elle ne devait survivre que 5 jours, laissant à ses deux autres filles le temps d'être auprès d'elle.

     Maman était une dame de près de 92 ans. Papa, lui, était mort un peu plus de 4 ans plus tôt, le jour même de ses 90 ans et mes sœurs et moi, à ce moment-là, ne savions pas comment Maman pourrait supporter la disparition de celui dont elle partageait la vie depuis 64 ans, qu'elle avait toujours tant aimé et admiré et qui l'avait totalement soutenue au moment de la longue dépression et de la mort de ma sœur Catherine en 1976.

     En dépit de nos inquiétudes, Maman a vécu pleinement ces 4 années supplémentaires. Elle a vécu avec sa souffrance, ses doutes et ses angoisses, mais elle a su aussi rejoindre ses proches, ses amis, en partageant leurs peines, leurs joies et leurs enthousiasmes.

     Sur sa table de chevet, nous avons retrouvé " Prions en Eglise " à la page du Jeudi Saint et cette prière que je trouve très belle (bien que sa forme soit un peu désuète voire un peu doloriste) qu'elle conservait constamment auprès d'elle depuis le départ de celui qu'elle ne nommait plus alors que " mon mari " même avec nous, ses filles.

Marie-Thérèse Chainet

Au début du chemin, Seigneur, nous étions deux,
C'était, main dans la main que nous étions heureux.
Chemin de communion, parfois chemin de Croix
Unissant nos peines et partageant nos joies.
Elle est venue, la mort, me voler ma tendresse
Impuissante devant elle, je te crie ma détresse.
Longue est la route qu'il faut seul entreprendre.

Et toi, qui es Amour, tu sauras me comprendre.
Tu nous dis que l'oiseau ne sème ni ne moissonne,
Et que le lys des champs s'habille mieux que personne.
S'il est vrai qu'à tes yeux j'ai encore plus de prix
Protège ce qu'à nous deux nous avions entrepris.
Et donne-moi la force de vivre pleinement
Regardant devant moi et marchant comme avant.

Agmente en mon cœur l'amour et l'espérance,
Ne laisse pas ma vie sombrer dans la souffrance
Car la vie n'a de prix que celui de l'amour
Et notre amour, par toi, est vivant pour toujours.

 
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