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   Témoignage d'un élu  
     
   Germinal n°126  
   

     J'ai été élu pour la première fois au Conseil Municipal en 1971, après avoir participé, au premier tour seulement, au scrutin de 1965.

     Arrivé à Châtenay en 1960, je m'étais intéressé à l'histoire de cette ville et au cadre de vie, exceptionnel en région parisienne, qu'offrait notre commune. Je n'étais pas impliqué dans une démarche politique, au sens partisan du terme, mais plutôt attiré par la gestion de la cité, la " politique ", au sens étymologique du terme. Lorsqu'on m'a demandé si je serais intéressé à figurer sur une liste, je n'ai pas beaucoup hésité. La liste qui me sollicitait était conduite par M. André Mignon : elle regroupait toutes les tendances politiques, à l'exception des communistes, qui présentaient la liste concurrente. Election sans histoire, mais la municipalité qui en sortit fut sans relief, minée par des dissensions consécutives au congrès d'Epinay du parti socialiste. Ce fut pour moi une initiation et une déception.

     L'élection de 1977 vit la victoire de la liste de la gauche unie menée par M. Jean Vons. Les autres tendances politiques étaient réunies sur une liste menée par Monsieur Jean-Pierre Boué. Je me suis donc trouvé dans la position d'observateur extérieur. Pendant 6 ans, j'ai animé l'association " Châtenay 2000 " et, en 1983, avec M. Joseph Hasbrouck, nous avons frôlé la majorité à 11 voix près. La loi ayant évolué, nous sommes entrés au Conseil Municipal en constituant un groupe minoritaire de 8 élus. En 1989, avec Georges Siffredi, nous nous sommes retrouvés dans une même configuration minoritaire. En 1995, les électeurs châtenaysiens nous ont placés en position majoritaire et, en 2001, ont reconduit notre mandat.

     De cette longue histoire, j'ai tiré quelques réflexions.

     J'aimerais dire, avant tout, que le mandat municipal est un engagement exigeant mais passionnant. Exigeant, parce que, dès lors qu'on exerce une responsabilité exécutive, l'agenda ne vous laisse pas beaucoup de temps libre. Exigeant aussi, parce que il ne s'agit pas de s'installer dans un fauteuil de gestionnaire au quotidien, mais de mettre en œuvre -malgré les difficultés, voire les obstacles jetés sur la route- les projets sur lesquels nous nous sommes engagés. Passionnant, parce que l'action de l'élu, en permanence tournée vers l'avenir, se traduit concrètement sur notre cadre de vie au fur et à mesure de la réalisation de ces projets, dont le seul objet est d'assurer un meilleur service de proximité aux habitants de la ville. Passionnant aussi, parce qu'il est l'occasion de relations humaines avec toutes les catégories sociales auxquelles appartient la population qui nous entoure : les hommes, les femmes que nous rencontrons quotidiennement nous apprennent concrètement ce que sont les notions de justice, de solidarité, de besoins individuels et de bien commun.

     On peut regretter la trop grande politisation des affaires municipales : c'est vrai qu'elle donne un certain caractère artificiel aux débats et qu'elle irrite un nombre croissant de nos concitoyens. Mais il est vrai aussi que le citoyens qui s'engagent à représenter et à servir les autres doivent être animés par des convictions solides, par une vision du progrès de la société et qu'il est normal que ceux qui partagent les mêmes convictions et la même vision se regroupent dans des mouvances, dans des formations naturellement concurrentes. Dépassant les slogans simplificateurs, voire les anathèmes, il faut admettre, en rejetant les extrêmes, qu'il n'y a pas de parti plus " chrétien " qu'un autre et que l'appartenance à telle ou telle mouvance ne confère pas un brevet de moralité supérieure. Au sein de notre communauté de St Germain, si nous partageons une même foi, nos engagements n'en sont pas moins divers, voire divergents.

Le doyen du Conseil Municipal que je suis devenu, s'adressant à ses collègues l'an dernier lors du renouvellement de la municipalité, saluait leur décision personnelle de participer, d'une manière ou d'une autre, au progrès de notre société. Je souhaite que, dans les générations qui nous suivent, d'autres vocations naissent pour prendre la relève.

Michel VINCIENNE

 
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