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   LA COMMUNION PLUS FACILE ? …….
PAS POUR TOUS…
 
     
   Germinal n° 128, novembre 2002  
   

 

     Il y a peu, un demi-siècle, la communion était solennelle, circonstanciée et rare. C'était sans doute le Sacrement le moins partagé dans notre Eglise.

     Y accéder, exigeait de préparer le terrain : être à jeun, pardonné de tout péché mortel, une absence à la messe dominicale constituait déjà ce délit. Nous devions presque faire preuve d'imagination dans nos confessions : avions-nous eu des pensées mauvaises ?

     Dans le même temps, l'Eglise enfermée sur elle-même, n'abordait pas les sujets qui dérangent. Imagine-t-on un Pape s'adressant aux jeunes pour leur dire : " Ne vous découragez pas devant les fautes et les manquements de certains des fils de l'Eglise " - " La tromperie la plus grande, la source la plus importante de malheur consistent dans l'illusion de trouver la vie en se passant de Dieu, d'atteindre la liberté en excluant les vérités morales et la responsabilité person-nelle ".

     Non, c'était le silence assourdissant : on pouvait avoir une double vie, engrosser les bonnes, devenir prêtre par décision parentale, ignorer les conditions de vie des femmes : l'Eglise ne bronchait pas !

     Il n'y a qu'un truc qui ne passait pas : le divorce. C'était l'affront officiel, l'acte de vérité qui disait tout haut l'échec de l'engagement devant l'Eglise et devant Dieu.

     L'Eglise a trouvé une parade - et bien longtemps avant que je la découvre - : si vous divorcez, vous ne pourrez vous remarier civilement sans être exclu à tout jamais de la Sainte Table.

     Il y a cinquante ans, ce n'était pas un gros problème, les mœurs encourageaient le pécheur à adopter un profil bas, à composer en passant discrètement outre, ou à recourir à l'annulation du mariage, souvent négociable.

     Aujourd'hui, peut être grâce à cette évocation, je mesure l'importance des progrès que l'Eglise a pu faire dans un si court laps de temps. La Communion est, je pense, devenue le sacrement fédérateur d'une Communauté vivante.

     L'Eglise (comme la société) a évolué en abordant les sujets concrets, en distinguant les progrès à accomplir, en encourageant le dialogue entre tous, bref : en essayant de parler plus vrai. L'accueil des pécheurs dans l'Eglise du Christ a beaucoup évolué. C'est dans une solennité plus sobre mais forte que le Prêtre, en français, face aux fidèles, proclame : " Faites ceci en mémoire de moi " - " Dites seulement une parole et je serai guéri " - et ceci a pour nous un sens très fort d'amour, de partage et, naturellement, de pardon. Notre " Amen " a, maintenant, un sens.

     Alors ? Pourquoi le divorcé d'aujourd'hui doit-il subir l'antique attitude de l'Eglise, malgré le décalage énorme du temps nouveau ? Le rejet est insupportable dans une Eglise qui ne doit plus retenir son pardon.

     A la dernière messe de Noël, passée en famille à la montagne, au milieu du défilé de communion d'une foule inconnue, heureuse et gaie, mon fils est resté à son banc. Je suis resté à ses côtés, en communion.

Hubert Delamare

 
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