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   Expérience normande  
     
   Germinal n° 128, novembre 2002  
   
     Dernièrement dans un diocèse normand, j'ai assisté à l'église, à une cérémonie religieuse concernant un divorcé qui se remariait. Comment cela s'est-il passé ?

     Les mariés étaient dans le chœur, face à l'autel ; une assistance assez nombreuse les accompagnait. Le prêtre leur souhaita la bienvenue en précisant qu'il ne s'agissait pas de recevoir le sacrement du mariage ; puis ce fut le déroulement habituel de la cérémonie : lectures de la Bible, chants, homélie, remise des alliances... etc. Tout se termina sans les signatures, avec les vœux de bonheur. Je dois signaler qu'il s'agissait de croyants sincères. Au cours du repas, la fameuse question fut posée : "peut-on communier ?" Il s'agit là de la possibilité d'une réintégration complète des divorcés-remariés dans l'Eglise.

     La pratique pastorale actuelle est tiraillée entre les exigences de la doctrine et celles de la miséricorde. Une première union peut échouer. L'Eglise du Christ a-t-elle le droit de refuser aux divorcés une nouvelle alliance pour retrouver le bonheur perdu ou manqué, et cela pour le reste de leur vie ? Il y a des prêtres qui conseillent à certains divorcés-remariés à la foi profonde de communier. Mgr Bourgeois écrivait "Qu'on s'oriente vers une pastorale des divorcés qui tienne compte de la particularité de chaque situation. On peut imaginer des tribunaux d'Eglise composés de prêtres mais aussi de laïcs. Ils jugeraient pour chaque cas, s'il doit y avoir miséricorde et réintégration totale dans l'Eglise avec notamment la possibilité de communier... On n'a pas forcément péché parce qu'on a divorcé..."

     On sait que les Eglises d'Orient pratiquent une forme de miséricorde qui, après un jugement d'Eglise, redonne au nouveau couple sa place dans la communauté et l'admet aux sacrements. Certes, aujourd'hui la communauté chrétienne accueille, avec sympathie, les divorcés-remariés ; ensemble, ils prient, ils écoutent la Parole de Dieu... Il ne faut pas entendre ce reproche "quand je rencontre le Christ, l'Eglise me ferme la porte." " L'Eglise n'a pas de pouvoir sur les lois que son fondateur lui a données, mais elle a autorité sur leur application aux situations personnelles, de même que sur l'administration des Sacrements. " (Père Moingt.)


     L'indissolubilité n'existe que pour autoriser l'épanouissement d'un amour. S'il n'y a plus d'amour, cette indissolubilité enferme non plus la vie de l'amour, mais sa mort. La lettre de la loi va contre l'esprit de l'amour. Il semble certain que Jésus n'a pas voulu promulguer de loi au sens juridique du terme. Les exigences qu'il formule, si radicales qu'elles soient, sont des exigences morales auxquelles on doit se conformer.


René Landbrul

 
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