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Conférences 2001

 
 
Israèliens et Palestiniens : entre la peur et la paix
 
 
Conférence de Mr Joseph MAILA
 
 
24 mars 2001 
 
     
 
 

Autour de cette conférence, voir aussi:
- Début de la conférence ( Données historiques)
- Fin de la conférence (Etat des lieux et conclusion)

Débats autour de cette conférence:

Question : J.Maïla nous a rappelé avec juste raison que le conflit Israèlo-Arabo n'était pas un conflit religieux mais politique. Mais en même temps il me semble que dans ce conflit on ne peut pas oublier l'aspect religieux, car le politique et le religieux sont très mêlés. Il y a un mois, étant à Jérusalem au cours d'un repas je discutais avec un journaliste juif qui avait affirmé son athéisme. Lorsque nous avons parlé du droit au retour, il nous a dit "Mais de toute façon, c'est Dieu qui nous a donné cette terre !" Alors on lui répond "mais tout à l'heure vous nous avez dit que vous étiez athée !" Il nous a tout de suite répondu "mais ça n'a rien à voir"

Réponse : Vous posez une question qui est un vrai casse-tête. C'est vrai que le Dieu des croyants n'est pas le Dieu des athées et dans cette perspective, je voudrais tenter une réponse. Quand on dit que ce n'est pas une guerre de religion, on dit que ce n'est pas une guerre de conversion. Il ne s'agit pas pour les uns de faire la guerre au nom de Dieu pour convertir les autres à la vraie religion.
Mais c'est vrai que la religion est convoquée, elle est appelée. Elle sert de fondement à une culture. Il y a chez les Israèliens et chez les Palestiniens notamment les Palestiniens musulmans, des mouvements intégristes qui font appel à Dieu et qui pensent qu'il y a une politique qui peut être tirée de l'Ecriture. La Bible, le Coran nous donnent des éléments pour répondre, pour organiser notre société. On constate qu'à un moment donné Dieu est convoqué dans les conflits parce que la religion apparaît comme un élément fondamental non pas de la croyance mais de la culture politique. C'est vrai qu'il est difficile de se définir uif en dehors de la culture de la Bible, même quand on est athée. Et c'est vrai que le Coran joue un rôle fondamental dans la vie des socités et qu'un musulman athée ne peut pas mettre entre parenthèses la structuration de la vie sociale par des règles de la charia coranique. Il est difficile de faire la séparation.
Mais la question qui se pose pour nous et ausssi pour eux c'est de savoir ce qu'on fait de Dieu, ce qu'on fait de la religion. En Irlande du Nord quelqu'un est arrêté à un barrage et le milicien lui dit "est-ce que vous êtes catholique ou protestant. C'est fondamental parce que si on tombe sur le mauvais barrage on peut être tué. La personne arrêtée répond "Mais écoutez, c'est simple, moi je suis athée !" Et le milicien en faction lui dit "Mais vous êtes athée catholique, ou athée protestant ? C'est là où on voit la religion servir de critère de différentiation. On ne vous demande pas ce que vous croyez, à la limite on ne s'intéresse pas à votre religion, mais on veut savoir dans quelle catégorie vous mettre. Dans certaines sociétés, le lien national étant tellement faible c'est le lien religieux qui vient se substituer au lien national comme lien de solidarité. Quand on a un lien national très fort, on peut en quelque sorte rétrogader et faire du religieux une affare privée un peu comme dans le cas de l'Etat laïque en France. Mais quand le lien de solidarité nationale est faible, c'est soit la famille, soit le clan, soit la religion qui deviennent déterminant de l'identité et la religion.

Question sur la place des autres pays arabes du Moyen Orient
Réponse :Lorsque le conflit israèlo-arabe se noue, tous les états de la ligue arabe se déclarent solidaires des Palestiniens et tous les états arabes se liguent contre Israèl. Le premier qui casse cette alliance contre Israèl, c'est l'Egypte lors de la signature de camp David le 26 mars 1979. C'est un moment extraordinaire et extrêmement émouvant dans la réconciliation qui n'est pas compris. Il y a une théorie américaine que je ne partage pas du tout qui dit qu'il faut intervenir dans les conflits lorsqu'ils sont mûrs. A ce moment on intervient parce que là, il y a une possibilité de faire la paix.
Mais qu'est-ce que cela veut dire un conflit suffisamment mûr ? Ce la veut dire que les gens se sont suffisamment battus, ont suffisamment eu de morts, ont suffisamment pleuré pour décider qu'il faut mettre fin à la guerre.. Je ne suis pas partisan de cette théorie, je pense qu'au coeur des violences, il y a toujours une place pour une parole prophétique. Sadate, le président égyptien a eu une parole prophétique à ce moment-là. Il en est mort. Parce que la population n'acceptait pas que le président de la plus grande nation arabe puisse faire ce geste. Il a été assassiné en grande partie pour cela et son peuple ne l'a pas pleuré. Il est mort dans le mépris. L'histoire le reconnaîtra probablement comme un pionnier. Mais à partir de ce moment-là l'Egypte est en quelque sorte exclue du champ de bataille et c'est fondamental pour l'équilibre des forces parce que sans l'Egypte, il n'y a pas de guerre possible contre Israèl. En 82, Israèl entre au Liban. Personne ne bouge.Le plus grand Etat qui aurait pu faire la guerre contre Israèl ne le pouvait pas. Il était en paix avec Israèl.
Il y a un aspect relation avec l'environnement arabe et il y a un aspect relation avec les Palestiniens. Le dilemne est le suivant : faut-il faire la paix avec les Etats arabes d'abord au détriment de la paix avec les Palestiniens ou faut-il attendre de résoudre le conflit entre Israèl et les Palestiniens ? Le monde arabe qui entoure Israèl est un monde divisé. Ce qui est malheureux c'est qu'en dépit de la pais avec l'Egypte et avec la Jordanie, la réconciliation ne se fait pas.

 

Autour de cette conférence, voir aussi:
- Début de la conférence ( Données historiques)
- Fin de la conférence (Etat des lieux et conclusion)

 
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