LE PETIT GERMINAL du 2 au 16 juin 2013 - N° 326
Le mot du curé
Vous connaissez cette histoire d’un auteur anonyme ? Il était une fois un village bien tranquille. On raconte qu'un jour, une personne, pieuse au demeurant, vint se confesser au curé de son village. C'était à la campagne. Cette personne avoua qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de penser et de dire du mal des gens et aussi du mal de l’Église. Et parfois, elle ne savait pas très bien si ses paroles étaient de la médisance ou de la calomnie, ou encore des paroles simplement blessantes...
Monsieur le curé lui donna le pardon du Seigneur et comme pénitence, il lui proposa ceci : « Vous allez vous procurer une poule et l'apprêter pour votre repas. Et vous allez la plumer en faisant le tour du village. Puis revenez me voir. »
La personne se dit que son curé avait des idées saugrenues en matière de pénitence, mais comme elle était pieuse, elle se conforma à ce qui lui avait été demandé. Après avoir soigneusement plumé sa poule en faisant le tour du village, elle vint retrouver son curé.
Celui-ci lui dit :
- « Maintenant, allez s'il vous plaît, recueillir toutes les plumes que vous avez semées. »,
- « Mais, Monsieur le curé, ce n'est pas possible... », lui dit-elle,
- « Oui », répondit le curé. « C’est comme les paroles que vous dites sur les gens ou bien sur l’Église.
Médisances ou calomnies, attaques ou accusations, paroles blessantes ou méchantes ou ironiques, vraies ou fausses, elles ont les mêmes effets… Vous ne pouvez pas récupérer le mal que vous avez semé. Quand il est semé, même s'il vient de vous, il vous échappe, vous ne pouvez pas le rattraper. Il continue son œuvre de mort ».
Bien sûr cette histoire se passe à la campagne, il y de cela bien longtemps. Aujourd'hui, tout a bien changé. Nous sommes dans un monde évolué…
Père Didier Rapin, curé
Juin - Cette histoire se passe à la campagne...
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