LE JOURNAL DES 3 PAROISSES
De mi-octobre à mi-novembre 2016
Le mot du curé
Pour les 50 ans du diocèse de Nanterre, notre évêque, Mgr Michel Aupetit ouvre une nouvelle année jubilaire… Et notre pape François avait ouvert lui aussi une année Jubilaire de la miséricorde, l'an passé… Mais qu'est qu'un jubilé m'a-t-on demandé la semaine dernière ? Pour y répondre je vous cite en partie ce qu'en dit l'excellent site Internet de l'Église Catholique en France : Autrefois, chez les Juifs, le jubilé était une année proclamée sainte qui tombait tous les cinquante ans. Pendant cette année, on devait rendre l’égalité à tous les fils d’Israël, offrant de nouvelles opportunités aux familles qui avaient perdu leur propriété, et même la liberté.
L’Église catholique a donné davantage une signification spirituelle au jubilé juif. Cela consiste en un pardon généralisé, une indulgence ouverte à tous et en la possibilité de renouer le lien avec Dieu et le prochain.
Un jubilé est donc une période privilégiée décidée par l’Église sur le modèle de ce qui s’est vécu dès l’Ancien Testament. Elle est une invitation à mieux vivre l’essentiel et à nous tourner davantage vers Dieu. Elle fait vivre un temps de joie, de repos et de liberté avec le Seigneur. Elle ouvre à l’expérience d’un rythme de vie mieux accordé à celui du Seigneur. Toute l’Église reçoit ce temps comme une bénédiction.
Jésus se réfère au jubilé en Israël lorsque, dans la synagogue de Nazareth, il lit dans le livre d’Isaïe :
« Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le coeur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. »
Je vous souhaite de vivre pleinement ce jubilé des 50 ans du diocèse de Nanterre qui s'est ouvert dimanche dernier, 9 octobre.
Père Didier Rapin
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Billet de l’Année de la Miséricorde
Dans le cadre du jubilé extraordinaire de la miséricorde le pape François s'est adressé en juin dernier aux personnes malades et handicapées.
Dans son homélie, il a précisé que :
« La nature humaine, blessée par le péché, porte inscrite en elle-même la réalité de la limite.
Nous connaissons l’objection qui, surtout ces temps-ci, est soulevée face à une existence marquée par de fortes limitations physiques. On considère qu’une personne malade ou portant un handicap ne peut pas être heureuse, parce qu’elle est incapable de mener le style de vie imposé par la culture du plaisir et du divertissement. À cette époque où un certain soin du corps est devenu un mythe de masse et donc une affaire économique, ce qui est imparfait doit être masqué, parce que cela porte atteinte au bonheur et à la sérénité des privilégiés et met en crise le modèle dominant. Il vaut mieux maintenir ces personnes séparées, dans une “enceinte” - peut-être dorée - ou dans les “réserve” du piétisme et de l'assistance, afin qu’elles n’entravent pas le rythme du faux bien-être.
Dans certains cas, on soutient même qu’il vaut mieux s’en débarrasser le plus tôt possible, parce qu’elles deviennent un poids économique insoutenable en un temps de crise.
Mais, en réalité, quelle illusion vit l’homme d’aujourd’hui lorsqu’il ferme les yeux face à la maladie et au handicap ! Il ne comprend pas le vrai sens de la vie, qui comporte aussi l’acceptation de la souffrance et de la limite. Le monde ne devient pas meilleur, parce que composé uniquement de personnes apparemment “parfaites”, pour ne pas dire “maquillées”, mais lorsque la solidarité entre les hommes, l’acceptation réciproque et le respect croissent. Comme sont vraies les paroles de l’apôtre : « Ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion ce qui est fort » (1 Co 1, 27) !
L’Évangile de ce dimanche (Lc 7, 36-8, 3), présente également une situation particulière de faiblesse. La femme pécheresse est jugée et marginalisée, tandis que Jésus l’accueille et la défend : « Elle a montré beaucoup d’amour » (v. 47). Voilà la conclusion de Jésus, attentif à la souffrance et aux pleurs de cette personne. Sa tendresse est signe de l’amour que Dieu réserve à ceux qui souffrent et sont exclus. Il n’y a pas que la souffrance physique ; aujourd’hui, l’une des plus fréquentes pathologies est aussi celle qui touche l’esprit. C’est une souffrance qui touche l’esprit et le rend triste parce qu’il est privé d’amour. La pathologie de la tristesse.
Lorsqu’on fait l’expérience de la déception ou de la trahison dans les relations importantes, alors on se découvre vulnérables, faibles et sans défense. La tentation de se replier sur soi devient très forte, et l’on risque de perdre l’occasion de la vie : aimer malgré tout ! »