retour à la page d'accueil retour à la page d'accueil
retour à la page d'accueilarchives des homéliespetit germinal, informations pratiquesla vie de la communautédernières conférencesparticipez à germinal
retour page accueil Œcuménisme   Aumônerie  
               
     

Œcuménisme  
       
       
Prédication du pasteur Isabelle Pierron
Messe animée par les Foyers Mixtes à St Germain l'Auxerrois.
 
           
 

Prédication
1ère Epître
de Pierre
Mme.le Pasteur I.Pierron

7 avril 2002

Homélie du 5ème Dim.C
4 fevrier 2001

Lettre à nos amis de l'Eglise réformée
17 sept. 2000

Lettre à mes frères et sœurs catholiques
29 sept. 2000

Réponse du conseil presbitéral
13 oct. 2000

rencontres 1997

communauté protestante de Robinson

   

 7 avril 2002 -

Première lettre de saint Pierre Apôtre 1, 3-12

Béni soit Dieu, le Père de Jésus-Christ notre Seigneur : dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître grâce à la résurrection de Jésus-Christ pour une vivante espérance, pour l'héritage qui ne connaîtra ni destruction, ni souillure, ni vieillissement. Cet héritage vous est réservé dans les cieux, à vous que la puissance de Dieu garde par la foi, en vue du salut qui est prêt à se manifester à la fin des temps. Vous en tressaillez de joie, même s'il faut que vous soyez attristés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d'épreuves ; elles vérifieront la qualité de votre foi qui est bien plus précieuse que l'or (cet or, voué pourtant à disparaître, qu'on vérifie par le feu). Tout cela doit donner à Dieu louange, gloire et honneur quand se révélera Jésus-Christ, lui que vous aimez sans l'avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore ; et vous tressaillez d'une joie inexprimable qui vous transfigure, car vous allez obtenir votre salut, qui est l'aboutissement de votre foi.

 Prédication

    Cette lettre aurait été écrite entre 70 et 90. Rédigée en très bon grec, elle s'appuie sur I septante (traduction grecque de la bible hébraïque) et déploie une théologie élaborée. El aurait été écrite à Rome par un membre judéo-chrétien de la communauté de Pierre.

    Cette lettre est destinée à une communauté de la moitié orientale de l'empire romain, à un groupe important de judéo-chrétiens de la Palestine qui a émigré en Asie mineure après prise de Jérusalem en 70. L'auteur de la lettre lui donne ainsi une dimension missionnaire

    Les versets 3 à 12 constituent une action de grâce sous forme d'un credo. La bénédictic initiale se tourne vers le Père qui est à l'origine d'un ré-engendrement en vue d'L accomplissement attendu et assuré.

     Puis l'auteur laisse entrevoir le salut futur, dans l'épreuve actuelle, en attirant l'attention si le Christ qui comble, par l'amour, la distance qui nous sépare.

     Enfin, le travail de l'esprit fait se rejoindre le passé prophétique et le présent. Le salut s'opère dans une Parole transmise, et habitée.

     Le 1e thème développé par l'action de grâces, est celui de la grâce qui espère., L'espérance et la grâce malgré l'évidence de la réalité de l'épreuve à vivre.

     Espérance que les hommes ne peuvent trouver par eux-mêmes ni mériter par eux-même Elle est à recevoir en héritage, c'est à dire au terme ultime du cheminement dans la foi . Les chrétiens sont des héritiers qui savent ce en quoi ils espèrent mais qui ne sont pas encore au temps d'entrée en possession.

     Ainsi le cheminement dans la foi qui est la condition croyante est terrain d'exercice de cette espérance vivante, qui ne meurt pas, ne déçoit pas et qui permet de considérer autrement les perspectives présentes. En ressuscitant son Fils, c'est aux croyants que Dieu donne une nouvelle existence. Dieu ré-enfante les croyants. Rien ne peut altérer cette re-naissance, cette re-génération. Car la puissance de Dieu garde, à la manière militaire, l'itinéraire du croyant.

     Cette puissance protectrice qui veille et garde est particulièrement à l'oeuvre dans les épreuves que l'auteur de la lettre de Pierre qualifie de variées, bigarrées, multicolores. Les croyants en voient de toutes les couleurs ! L'auteur utilisera le même adjectif au chapitre pour désigner la grâce de Dieu. A une peine multicolore répond une grâce multicolore !

     Dans la Bible, l'épreuve consiste en une mise à l'essai. La foi ne va pas sans une histoire risquée. Elle ne protège pas ni n'épargne pas au croyant l'épreuve du feu qui débarrasse des impuretés que sont les malentendus, les mensonges ou contre-vérités, illusions ou autres fausses interprétations qui s'installent dans la relation entre les hommes et Dieu. Cette tension qui existe entre l'épreuve à traverser et le salut à venir est une incitation à évaluer la situation présente, non pas à partir de la difficulté humaine mais à la lumière des intentions de Dieu.

     Ainsi, le présent est tourné vers l'avenir, illuminé par cette anticipation de l'accomplissement final. L'auteur termine notre passage par la continuité du dessein de Dieu dans l'Histoire et l'Unité de la Révélation. Les prophètes ont parlé pour les humains de leur temps et pour nous, s'inscrivant déjà dans la mission du Christ, annonçant ses souffrances et sa gloire.

     Bien! me direz-vous. Mais que faire de toutes ces déclarations théologiques aujourd'hui ?

     Malgré les apparences, ce texte aujourd'hui nous délivre un message actuel. Notamment sur la notion d'héritage. Notre société est marquée par la vitesse, le trop-plein et le prêt à jeter, par une consommation des biens comme des personnes.

     Or, par cet héritage promis aux croyants, nous pouvons rechercher ce qui permet de durer dans une vie humaine, nous pouvons trouver ce qui nourrit l'esprit et vivre de valeurs essentielles. Dans cet héritage qu' est l'espérance vivante dans le salut, nous trouvons notre ossature, la colonne vertébrale qui nous donne le courage d'être qui témoigne d'un cheminement dans la foi.

     Rompre avec le " tout-consommer ", se démarquer du comportement habituel, n'est pas aisé. II s'agit de trouver le courage nécessaire pour changer, faire face et renaître à l'espérance.

     Quitter la passivité et la résignation pour tenir son rôle de chrétien dans le moment présent.

     Nous nous sommes aujourd'hui peu à peu habitués à considérer la souffrance comme absurde. Souffrance et contraintes de toutes sortes sont des éléments dont il faut se débarrasser à tout prix. Nous serions ainsi dans une société qui véhicule le message d'une vie sans effort, sans attente, sans factures à payer, sans souffrance. Cette façon de penser a déteint sur note vie spirituelle.

     Ainsi, certains pensent que la foi doit offrir un mode d'emploi pratique et efficace pour permettre un fonctionnement fluide de notre existence. C'est éviter toute remise en question et par là, toute évolution au plus intime de nous - mêmes.

     La foi au contraire intègre la souffrance et en fait un outil de dépouillement. Dans l'épreuve, la souffrance acquiert ses lettres de noblesse car c'est en abandonnant les fausses sécurités que le croyant parvient à l'espérance promise et qu'il peut la vivre.

     Les épreuves sont le lieu de deuils nécessaires où nous apprenons à nous ouvrir d'autres horizons, à de nouvelles manières de croire et de vivre.

     Le cheminement dans la foi n'est pas un long fleuve tranquille, il est constitué par l'union tumultueuse d'éléments de tension, voire même contradictoires : celui qui croit, vit dans l'espérance. II ne peut pour autant s'installer dans le ciel des idées sereines, dénuées de tout effort ou de toute contrainte.

     Le croyant demeure exposé aux coups conjugués de la souffrance et de la mort. Par la confession de foi, il s'enracine dans la solidité de l'espérance qui incite à l'audace et à la passion de vivre.

     La Résurrection du Christ nous offre la foi et l'espérance qui nourrit notre intériorité et nous rend apte à grandir.

     La Résurrection suscite l'espérance vivante et nous projette, par anticipation, à la fin de l'histoire.

     Vous êtes déjà ressuscités en Christ mais tout n'est pas encore accompli.
    

     Amen.

Isabelle Pierron

 
       
 
 
Participer au forum